Trois milliards de litres d'eau gaspillés par an
Gaspillage. Des milliards de litres n'arrivent jamais au robinet en dépit de la rénovation du réseau. La Ville rose pourtant, fait figure d'économe. (reportage depeche du midi
À Toulouse, où l'eau coule au sens propre, sous les ponts, Véolia Eau, région Sud-Ouest, distribue grâce à la Garonne, quelque 43 millions de mètres cubes d'eau. La société gère le réseau d'eau potable de la ville depuis 1990, et elle entretient exactement 1 150 km de canalisations et 67 700 branchements. Mais entre les usines de Pech-David et de Clairfort, l'eau n'arrive pas toujours au robinet, contrairement à ce qu'on croit, innocemment. Ruptures de canalisations à cause du gel (lire ci contre l'incident de la rue Alsace-Lorraine) ou en été à cause de la sécheresse. Ou coupures accidentelles de canalisations aux cours de gros chantiers, comme ce fut le cas durant la construction du métro. Les fuites d'eau ont toutes sortes d'origine et elles peuvent devenir un puits sans fond pour les particuliers, comme pour la collectivité. C'est par exemple le cas à Nîmes où 41 % de la ressource s'évapore dans la nature, selon les analyses de rendement du réseau. Le taux moyen de gaspillage en France se situerait actuellement à 25 %, et, Chantal Jouanno, secrétaire d'État à l'Écologie, s'en est ému récemment. La Ville rose, en revanche, fait figure d'économe, avec 7 % seulement de pertes en 2008. En 2007, le concessionnaire Véolia reconnaissait 8 % d'eau potable perdue, ce qui représentait quand même trois milliards et quatre cents millions de litres d'eau potable gaspillés. Cependant, en vingt ans, les choses se sont bien améliorées, semble-t-il. Ainsi, pour 3 500 fuites par an en 1990, Véolia en recense aujourd'hui six cents par an, dont 150 sur les canalisations. La diminution des incidents sur le réseau d'eau de la ville, va de pair avec la rénovation des canalisations. Au fil du temps, le réseau toulousain a été équipé avec des canalisations en fonte ductile qui ont pour qualité de durer près de cent ans. Par ailleurs, les branchements en plomb sont petit à petit remplacés par des branchements en polyéthylène, à raison de 4 500 par an. Enfin en 2007, Véolia a également mis en place des capteurs appelés prélocalisateurs qui enregistrent les bruits du réseau et transmettent les données par SMS.Sauf que rue Alsace-Lorraine, le capteur, apparemment, n'a pas capté.
Les villes qui gaspillent le plus
C'est un fait reconnu par tous les gestionnaires des services de l'eau potable. Entre l'usine de traitement des eaux et le robinet de l'usager, un certain volume d'eau se perd dans le sol. Les taux de fuites moyens sur les réseaux de distribution d'eau potable en France sont actuellement estimés à 25 % contre 28 % en 2007. Les études réalisées en matière de rendement du réseau de distribution montrent également des différences importantes d'une ville à l'autre. Ainsi dans une enquête récente publiée par le Journal du Dimanche, la ville de Nîmes enregistre un taux record de déperdition de la ressource avec 41 % de fuites. Avignon se situe juste après avec la perte de 35,5 % de l'eau produite. À l'inverse, Paris décroche la première place du classement avec seulement 3,5 % d'eau gaspillée. Rennes obtient la deuxième place avec 5 % de pertes. Toulouse, quant à elle, passe de 8 % de fuites en 2007, à 7 % en 2008, en améliorant son rendement qui se situe à 93 %.
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